Hossein Sabzian

Traduit par Nefertari Vanden Bulcke

(1) Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)

J’ai laissé mon amour du cinéma détruire ma vie.

Pourtant, je ne me lasse jamais de voir un bon film.

Peu importe qui l’a fait.

L’important c’est de le voir.

Le cinéma m’a coûté mon boulot.

Il m’a volé ma vie, mon identité sociale.

Mais même maintenant, un seul bon film et j’en reviens au cinéma, avec avidité.

(2) Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)

Si j’avais de l’argent, j’achèterais, comme Peter Falk, des cerfs-volants pour ne pas devoir grandir.

Le cinéma.

Chaque fois que je vois un film, je m’y dissous... à tel point que je touche le fond.

Je m’estompe et peut-être... je m’y perds.

Et ça a joué un rôle essentiel dans ma vie.

(3) Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)

Le cinéma est important pour moi. C’est comme un prisme.

Un bon film... ça fait partie de ma vie.

Chaque fois que je vois un bon film, je me sens renaître.

C’est comme si je l’avais fait moi-même, comme si c’était ma création.

Je m’identifie au réalisateur.

Je m’identifie aux comédiens.

Je suis au diapason et en harmonie avec l’ambiance du film.

C’est comme si c’était mon histoire.

C’est ainsi que les films me transportent.

C’est pourquoi ils sont devenus mon obsession.

(4) Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)

Si je ne devais pas vivre en société, je chercherais un coin dans les montagnes pour y vivre seul.

Si je ne devais pas continuer à vivre, et si j’étais assez courageux, j’aurais aimé être pendu des rayons du cinéma.

Si j’avais le courage de protester... j’emploierais le cinéma comme un instrument de lutte contre toute injustice.

(5) Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)

Paroles de Hossein Sabzian dans Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996).

Sous-titres anglais du film traduits par Nefertari Vanden Bulcke

 

Images (1), (2), (3), (4) et (5) de Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)

COMPILATION
31.01.2013
NL FR EN
In Passage, Sabzian invites film critics, authors, filmmakers and spectators to send a text or fragment on cinema that left a lasting impression.
Pour Passage, Sabzian demande à des critiques de cinéma, auteurs, cinéastes et spectateurs un texte ou un fragment qui les a marqués.
In Passage vraagt Sabzian filmcritici, auteurs, filmmakers en toeschouwers naar een tekst of een fragment dat ooit een blijvende indruk op hen achterliet.
The Prisma section is a series of short reflections on cinema. A Prisma always has the same length – exactly 2000 characters – and is accompanied by one image. It is a short-distance exercise, a miniature text in which one detail or element is refracted into the spectrum of a larger idea or observation.
La rubrique Prisma est une série de courtes réflexions sur le cinéma. Tous les Prisma ont la même longueur – exactement 2000 caractères – et sont accompagnés d'une seule image. Exercices à courte distance, les Prisma consistent en un texte miniature dans lequel un détail ou élément se détache du spectre d'une penséée ou observation plus large.
De Prisma-rubriek is een reeks korte reflecties over cinema. Een Prisma heeft altijd dezelfde lengte – precies 2000 tekens – en wordt begeleid door één beeld. Een Prisma is een oefening op de korte afstand, een miniatuurtekst waarin één detail of element in het spectrum van een grotere gedachte of observatie breekt.
Jacques Tati once said, “I want the film to start the moment you leave the cinema.” A film fixes itself in your movements and your way of looking at things. After a Chaplin film, you catch yourself doing clumsy jumps, after a Rohmer it’s always summer, and the ghost of Akerman undeniably haunts the kitchen. In this feature, a Sabzian editor takes a film outside and discovers cross-connections between cinema and life.
Jacques Tati once said, “I want the film to start the moment you leave the cinema.” A film fixes itself in your movements and your way of looking at things. After a Chaplin film, you catch yourself doing clumsy jumps, after a Rohmer it’s always summer, and the ghost of Akerman undeniably haunts the kitchen. In this feature, a Sabzian editor takes a film outside and discovers cross-connections between cinema and life.
Jacques Tati zei ooit: “Ik wil dat de film begint op het moment dat je de cinemazaal verlaat.” Een film zet zich vast in je bewegingen en je manier van kijken. Na een film van Chaplin betrap je jezelf op klungelige sprongen, na een Rohmer is het altijd zomer en de geest van Chantal Akerman waart onomstotelijk rond in de keuken. In deze rubriek neemt een Sabzian-redactielid een film mee naar buiten en ontwaart kruisverbindingen tussen cinema en leven.