La rencontre

La rencontre

“Filming should be as natural as breathing.”

Alain Cavalier1

 

La Rencontre (1996) [is] an intimate, fragile and beautiful production about an amorous encounter, that heralded a new era in his work. Thanks to technological advances, Cavalier was able to use smaller video cameras, break away from mainstream cinema and develop his own voice.”

Bozar

 

« En effet, La rencontre est plutôt une adresse épistolaire qu’un film à prendre (ou à laisser). Dans un texte manuscrit, mais photocopié, qui fait office de dossier de presse, Cavalier parle d’une ligne qui relie l’oeil du cinéaste à celui du spectateur et qui reste droite. Dans le même esprit d’une autre liaison entre l’artiste et ceux qui le considèrent, quelques images du film ont été glissées sous plastique dans un mini-album photo: des photos de vacances en somme. C’est-à-dire de vide. Enregistrant quelques fragments de son duo amoureux, Cavalier s’attache quasi exclusivement à des objets (chaussures, galet, insecte), parfois à des paysages (bord de mer à marée basse), rarement à des bribes de corps (main, pied, bouche). C’est un inventaire par ricochet, une sorte de hors-chant d’amour qui, comme devant des Vanités, incite à la méditation: du cadavre de l’oiseau à la mer morte, la continuum est intensif. D’autant que, d'’une image à l’autre, Cavalier use du très gros plan comme d’une tentative de rendre abstrait ce qui devrait nous être le plus familier. »

Gérard Lefort2

 

« La rencontre, c’est d’abord une expérience originale de la part d’un cinéaste qui n’avait jamais rencontré jusqu’ici les rives du cinéma expérimental. Echo bienheureux de son film Ce répondeur ne prend pas de message, réalisé à la suite d’un événement personnel douloureux, La rencontre est une chronique intime de la vie d’un couple, vue précisément par l’homme, qui se trouve être cinéaste. De ce couple, on ne voit principalement que des parties du corps ou des objets leur appartenant. Le cinéaste se fait narrateur, chuchotant des histoires, des sentiments, rappelant des souvenirs. Cavalier a filmé cette intimité avec une caméra vidéo puis a refilmé avec une caméra 35 mm les images montées et diffusées sur un écran T.V. Autrement dit, la démonstration implacable qu’un film, certes basé sur un propos peu spectaculaire, peut-être réalisé pour un moindre coût, et trouver en plus une forme d’exploitation qui lui convienne. Mais la rencontre, c’est aussi et surtout le onzième long métrage d’un cinéaste dont la trajectoire artistique nous intéresse fortement, tant son désir progressif de simplicité et dépure du cadre a pris le pas sur toute forme superflue. »

Bernard Payen3

 

« Ce film intime peut, exposé dans une salle de cinéma, paraitre voyeuriste. Ainsi, par exemple des séquences évoquant les règles de Françoise qui viennent en même temps que la lune ou ses pets qu’il aime. Alain Cavalier revendique toutefois de ne filmer que ce qui le touche et que ce qui lui plait et veiller à structurer son récit autobiographique comme un récit de fiction. Il invite le spectateur à regarder sa propre vie sur le sentiment amoureux. Le visage de Françoise ne se laisse pas facilement filmer. Pour ne pas la gêner, il lui est plus facile de ne prendre d’abord que la parole. Il filmera ensuite un fragment de visage et le corps sera vu en entier mais par morceau. »

Jean-Luc Lacuve4

screening
BOZAR, Brussels