In the summer of 1982, the Israeli army invaded Beirut. During this time, it raided the Palestinian Research Center and looted its entire archive. The archive contained historical documents of Palestine, including a collection of still and moving images. Taking this as a premise, A Fidai Film aims to create a counter-narrative to this loss, presenting a form of cinematic sabotage that seeks to reclaim and restore the looted memories of Palestinian history. It’s a poignant exploration of identity, memory, and resistance, told through a unique blend of documentary and experimental filmmaking techniques.
EN
“[The film] is, in fact, authentic cinematic sabotage, where Aljafari’s desire to prove the lives of his people is felt. Something is returned throughout a complex layered work, with the alteration of new sounds, the inclusion of red silhouettes of children, elements of fire, going to the limit of reintroducing scratches and defects in the film, in a clear inversion of restoration, as a way of rescuing sabotaged memory. This is the self-narrative of the “camera of the dispossessed.”
Paulo Portugal1
- 1Paulo Portugal, “A Fidai Film – cinema as an act of resistance,” Fipresci,
FR
« Geste de colère et de lutte en acte autant que de restitution d’une mémoire déformée ou effacée, A Fidai Film se revendique comme une forme de sabotage cinématographique, un film combattant comme l’indique sans équivoque le titre. »
Nicolas Feodoroff1
Nicolas Feodoroff : Les matériaux utilisés sont en eux-mêmes des matériaux politiques, et ici évidemment encore plus. Dans ce projet de contre-narratif, comment avez-vous choisi les séquences, les fragments ?
Kamal Aljafari : Je travaille de manière intuitive, et l’apparence actuelle du film est le résultat d’un long processus, mais la principale motivation était vraiment le sentiment d’injustice, et le cinéma peut jouer un rôle dans le mouvement de libération – pour cela, je prends la liberté de revendiquer, de saboter, de narrer. Cela devient finalement le film.
Un des points notables concernant les archives est la manière dont elles sont nommées, et les commentaires des auteurs. Comment avez-vous travaillé avec ce matériel ?
Après le pillage des archives, les pillards voulaient les utiliser pour étudier les Palestiniens, pour évaluer la valeur des images à des fins de renseignement. Certaines des séquences comportent des légendes faites par l’armée israélienne à des fins d’investigation. C’est une maladie de tout projet colonialiste de peuplement que d’étudier les indigènes et la terre, afin de mieux les contrôler et finalement les exterminer. J’utilise tout cela comme preuve de ce crime, et je l’ai saboté dans le film pour créer de l’espoir et offrir une alternative dans la restitution de ces images.
Kamal Aljafari en conversation avec Nicolas Feodoroff2
- 1Nicolas Feodoroff, FIDMarseille.
- 2Nicolas Feodoroff, entretien sur le site de FIDMarseille.