Singin’ in the Rain

Singin’ in the Rain

In 1927, Don Lockwood and Lina Lamont are a famous on-screen romantic pair. Lina, however, mistakes the on-screen romance for real love. Don has worked hard to get where he is today, with his former partner Cosmo. When Don and Lina’s latest film is transformed into a musical, Don has the perfect voice for the songs. But Lina - well, even with the best efforts of a diction coach, they still decide to dub over her voice. Kathy Selden is brought in, an aspiring actress, and while she is working on the movie, Don falls in love with her. Will Kathy continue to ‘aspire’, or will she get the break she deserves?

 

“In the musical film Singin’ in the Rain the movie queen, Lina Lamont (Jean Hagen) stands as the only center of negative energy. Three men and a woman oppose her: Don Lockwood (Gene Kelly), a matinee idol; Cosmo Brown (Donald O’Connor), a studio musician; R. F. Simpson (Millard Mitchell), the studio boss; and Kathy Seldon (Debbie Reynolds), an ingenue. In the film, these sympathetic characters all have a positive relationship to song and dance, and, as performers, they dissolve back into the actors who play them. Even Mitchell is allowed to participate in a communal dance step with Kelly and O’Connor as they prepare to pull the curtain on Lina Lamont. That curtain’s rising will show that Lina is singing without sound. Before, Lina had a habit of calling things ‘dumb’ — she even asks the men around her if they think that she is dumb — and she is now about to be shut up for good. She will be exposed as a dummy whose voice is produced elsewhere, Even O’Connor will stand in briefly as the source of Lina’s song, before she finally gets the point and runs off the stage in humiliation.

The filmmakers clearly want me to read Lina as a stupid, egotistical, greedy, and vindictive woman. Yet, if I detach myself from that reading, I find Lina’s behavior in the film abstractly commendable. The speech she makes before she takes the stage for the last time even sounds like a feminist declaration of independence. She announces her intention to take back the voice that the company has stolen from her in return for her stardom: ‘I’m not so sure! You’re the big Mr. Producer — always running things. Running me. Well, from now on, as far as I’m concerned, I’m running things...A speech? Yeah, everybody’s always making speeches for me. Well, tonight, I’m gonna do my own talking. I’m gonna make the speech.’”

Martin Roth1

 

« Si le cinéma est en si mauvais état, c’est un peu parce qu’on perd le goût de l’expérience. Aujourd’hui, pour faire un film, on prend deux ou trois grandes vedettes, une grande histoire, et finalement ce n’est que du théâtre filmé. De temps à autre, il y a une exception : en général dans les films de John Ford, la caméra a toujours son mot à dire ; en fait, les seuls progrès qu’a fait le cinéma américain au cours de ces derniè­res années, il les doit aux films musicaux, les seuls où l’on ose encore faire des expériences. Pour s’aérer, il lui reste évidemment le western, mais la plupart sont mauvais : on ne sort pas de la lutte entre le bon et le méchant. Les meilleurs metteurs en scène ne font plus que du théâtre filmé : le cinéma devient une télévision géante où certains programmes sont meilleurs que d’autres, mais c’est tout. Je viens moi-même de tourner un film de ce genre, The Tunnel of Love : c’est bien fait, parce que je connais mon métier, mais je l’ai tourné sur un grand plateau, avec deux ou trois décors et, de temps à autre, j’ai réussi à cacher un morceau de cinéma dans l’enregistrement de cette pièce de théâtre. Stanley Donen vient également de terminer en Angleterre un film avec Cary Grant et Ingrid Berg­man, Indiscreet, qui est une simple pièce de théâtre : il y a quelques scènes où Cary et Ingrid se promènent dans la rue qui sont de vrais morceaux de cinéma, des scènes diffici­les parce qu’elles sont faites sur l’ambiance, ce qui, je crois est, pour le metteur en scène, le plus délicat à recréer. Il y a par exemple un film de Minnelli dont je raffole, parce qu’il y a particulièrement soigné l’ambiance, l’ambiance spécifiquement américaine du début de ce siècle : c’est Meet Me In Saint Louis. Selon les critiques, et le public, les deux dates dans l’histoire de la comédie musicale sont Un Américain à Paris et Chantons sous la pluie [Singin’ in the Rain] ; selon moi, ce seraient plutôt Meet Me In Saint Louis et On the Town. Bref, le cinéma muet était le moyen d’expression du metteur en scène ; maintenant, le cinéma devient le moyen d’expression de l’écrivain et, sous cette forme, je dois avouer qu’il m’intéresse moins. »

Gene Kelly dans Cahiers du Cinèma2

 

« Le premier mérite de Gene Kelly est d’avoir su renverser la vapeur, d’avoir su imposer sa personnalité au point de passer de devant à derrière la caméra, d’imprégner enfin l’œuvre toute entière de ses conceptions per­sonnelles sur le film dansé. Et on peut bien dire qu’il a une conception du film dansé. On s’est longtemps contenté d’écrire des petits scénarios passe-partout dans le cadre des coulisses de music-hall ou d’opéra. Intrigues et amourettes se déroulaient, gentiment entrecoupées de morceaux de danses justifiés par le cadre (représentations ou répétitions) ou pas justifiés du tout. En fin de compte scénario et danse en pâtissaient également, l’un parce qu’il était continuellement entrecoupé par des morceaux gratuits, l’autre parce quelle débutait brusquement sans préparation, sans contexte chorégraphique et finissait de même, close par deux répliques ou quelque « fondu » arbitraire. Kelly a bien compris que si l’on voulait tourner vraiment des films de danse il fallait que ce soit le chorégraphe qui ait l’autorité, que tout le rythme interne du film devait être commandé par la chorégraphie elle-même, qu’en bref le découpage du film devait partir de la musique et du ballet pour remonter à l’histoire qui devenait ainsi une histoire dansée et non plus une histoire prétexte à danse. »

Jean Myrsin3

 

« Stanley Donen ne serait-il que le maître, grand ou petit, de la comédie musicale ? »

Jean-Luc Godard4

  • 1Martin Roth, “Women in Hollywood musicals. Pulling the plug on Lina Lamont,” Jump Cut, no. 35, April 1990, pp. 59-65. Retrieved from E-jumcup.org.
  • 2Charles Bitsch & Jacques Rivette, « Rencontre avec Gene Kelly, » Cahiers du cinéma, n°85, juillet 1958.
  • 3Jean Myrsin, « Gene Kelly auteur de films et homme-orchestre, » Cahiers du cinéma, n°14, juillet-août 1952.
  • 4Jean-Luc Godard, “Voyez comme on danse,” Cahiers du Cinéma, nr. 85, juillet 1958, 49-51.
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UPDATED ON 30.06.2019