A young film director is turning a movie with his friend Christa (reminds us of the real-life relationship between Garrel and Nico). In the film-within-the-film there are two couples, one real, one imagined, and the film - told through five dreams - is as much the story of a film on-production, as the birth of a child.
EN
I’ve dreamed so much of you
Walked so much
Talked so much
Made love to your shadow
So much that there’s nothing left of you
What is left
Of me is a shadow among shadows
A shadow that will come
To rest in your life in which the sun
Is so much
Poem by Robert Desnos read by Jacques Bonnaffé, Garrel’s double in the film1
Nothing’s left but you
And my arms looking for you
And my body and my heart calling you
Nothing’s left but you, your hands, your soft chest
Your eyes, your arms, your neck
And my heart gets loose
It’s night time
Another night without you
Chantal Akerman singing in the film
“The film operates in this way: we follow a scene which has a character, let’s say imaginary, and then it bifurcates towards the real, or towards the dreamed ... and it is like this for the whole of the film. There are always these three levels: dream, reality and the imaginary (let’s say the “written” imaginary, something written for a screenplay), with at times meeting points between them.”
Philippe Garrel2
- 1Robert Desnos, “Dernier poème [1945],” published in Robert Desnos, Domaine public (Paris: Gallimard, 1953). It’s Desnos’s last poem, composed for his wife Youki just before he died in a concentration camp. Translated as in the subtitles of the film.
- 2Philippe Garrel & Thomas Lescure, Une caméra à la place du cœur (Aix-en-Provence: Admiranda/Institut de l’Image, 1992), 147. Citation translated by Michael Leonard.
FR
J’ai rêvé tellement fort de toi
J’ai tellement marché, tellement parlé
Tellement aimé ton ombre
Qu’il ne me reste plus rien de toi
Il me reste d'être l’ombre parmi les ombres
D’être cent fois plus ombre que l’ombre
D’être l’ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.
Poem by Robert Desnos read by Jacques Bonnaffé, Garrel’s double in the film1
Il n’y a plus que toi
Et mes bras qui te cherchent
J’ai mon corps, j’ai mon coeur qui t’appelle
Il n’y a plus que toi
Tes mains, ton ventre doux
Tes yeux, tes bras, ton cou
Et mon coeur se déchire
C’est la nuit
Encore une nuit sans toi
Chantal Akerman singing in the film
« Les sunlights retravaille à la fois des débris de son histoire [Garrel] avec Nico, rejoue le tournage de L’enfant secret (1979) et laisse entrevoir le témoignage du nouveau départ dans la vie que Philippe Garrel prend aux côtés de Brigitte Sy. Mais tout cela est volontairement rendu confus, les séquences se télescopent avec une violence qui laisse sous-entendre que jamais le cinéaste ne trouve en lui une quelconque paix. Toutes les temporalités continuent de coexister en lui. Le cinéma de l’intime, de l’aveu, voire du rachat du temps, ne peut pour l’heure passer par cette façon de jeter à corps perdu les chutes de sa propre existence.
Où qu’on se tourne dans Les sunlights, on ne voit au contraire que de la désintégration intérieure, de l’épuisement. C’est l’œuvre de quelqu’un qui est encore immergé jusqu’au cou dans ce qu’il filme et n’arrive à en mettre en scène que le rejet violent ou la nécessité d’en casser la raison. Cette violence interne, violence formelle, violence des aveux, violence plastique (c’est un film brut, magnifique mais trempé dans le noir, dont chaque plan semble passer entre les gouttes) est une tentative désespérée de jouer le tout pour le tout, de tout défigurer pour sortir de cette douleur qui le hante et atteindre une sorte de dépassement de soi. »
Philippe Azoury2
« Le film fonctionne ainsi: on suit une scène qui a un caractère, mettons, imaginaire et puis elle bifurque vers le réel ou vers le rêve ... et c’est ainsi tout au long du film; il y a toujours ces trois niveaux: rêve, réalité, imaginaire (dis- ons imaginaire “écrit”, scénarisé), avec parfois des points de junction. »
Philippe Garrel3
- 1Robert Desnos, “Dernier poème [1945],” published in Robert Desnos, Domaine public (Paris: Gallimard, 1953). It’s Desnos’s last poem, composed for his wife Youki just before he died in a concentration camp.
- 2Philippe Azoury, Philippe Garrel, en substance (Paris: Capricci, 2013), 202, 270.
- 3Philippe Garrel & Thomas Lescure, Une caméra à la place du cœur (Aix-en-Provence: Admiranda/Institut de l’Image, 1992), 147.