Clotilde Mydylarama : Les différents bruits m’ont semblé reliés à des instants en particulier, comme un chemin sonore, y a-t-il un déroulé volontaire et comment avez-vous travaillé les effets sonores dans Koropa ?
Laura Henno : Le traitement sonore du film résulte d’un travail minutieux fait avec le monteur son, Tristan Pontécaille. Dès le tournage, j’ai été fasciné par le son du moteur du kwassa. Lorsque l’on est en pleine mer, de nuit, dans une embarcation aussi fragile, les sons se trouvent amplifiés. Différentes fréquences se mêlent au moteur : le ressac, les voix, les sons au loin et selon notre attention, on perçoit davantage telle ou telle fréquence. La séquence d’ouverture du film a été filmée le premier jour. Il y avait une intensité saisissante dans le regard de Patron et une tension palpable dans tout son corps qui ont intensifié ce voyage nocturne. C’est ce que j’ai essayé de restituer par le son.
Laura Henno en conversation avec Clotilde Mydylarama1
- 1Laura Henno, “Dîner avec Koropa,” entretien par Clotilde Mydylarama.