Nénette

Nénette

Nénette is a French documentary film about a 40-year-old female orangutan living in the menagerie of the Jardin des Plantes in Paris.

 

“Much of Philibert's previous work has also focused on those who have trouble expressing themselves. In The Land of the Deaf (1994) shows us a school for the hard of hearing; Every Little Thing (1997) chronicles the staging of a play in a mental institution. His best-known movie, 2002's Etre et Avoir, which won an Oscar nomination and distribution across 40 countries, comprises scenes from a village school in the Auvergne, the magnificently calm teacher wrangling a dozen children between four and eleven.

For Nénette, he's upped the stakes: his subject is a mute ape. Or is it? The longer one looks at the film, the less it seems to reveal; the more Nénette appears to be just a great, hairy MacGuffin. The real subject – as evidenced by Philibert's editing priorities (human audio first, monkey images to follow) – is us.”

Catherine Shoard1

 

« Ressemblant à nous autres humains, mais privée de l’usage de la parole, Nénette est le personnage de cinéma opaque suprême. Un visage indéchiffrable sur lequel projeter mille hypothèses, qui nous renvoit à nos interrogations sur notre part d’animalité et sur notre condition humaine. Réinventant le documentaire “didactique”, Philibert a choisi de dissocier image et son. On voit toujours Nénette et ses trois comparses, sans les entendre évidemment. Mais on entend les commentaires des visiteurs ou des gardiens de la ménagerie en off, sans les voir. »

Serge Kaganski2

 

« Les explications et les commentaires ont beau s'accumuler, scientifiques ou poétiques, le mystère reste entier et cette incapacité à comprendre se fait si violente qu'elle rejaillit sur d'autres expériences de cinéma. On finit par se demander si tous les documentaires ne sont pas les mêmes, qui nous placent dans la situation du visiteur qui s'imagine qu'il comprend l'animal derrière la vitre »

Thomas Sotinel3

 

« Les animaux sont pour nous des « autres », et à un degré plus ou moins grand tous les êtres qui appartiennent à ce que nous appelons « la nature ». Des autres plus différents de nous que les autres humains, et pourtant pas encore de manière absolue. Et voilà un autre enjeu du film, qui lui aussi très tôt se met en branle : l’infini processus de différenciation de l’altérité (désolé pour le jargon, je ne sais comment le dire autrement), tel que nous l’éprouvons, et qui est le même processus ou se jouent les rapports entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, et aussi le racisme, l’antisémitisme, le nationalisme. Car « Nénette », avec son aspect d’une extrême simplicité (1h10 à regarder un singe), est une incroyable machine à ressentir, à percevoir, et par le cheminement qu’engendrent ces sensations et les émotions qu’elles suscitent, à réfléchir. »

Jean-Michel Frodon4

 

« Je me méfie beaucoup des sujets. Lorsqu’on sait à l'avance ce qu'on veut filmer, ça n’a aucun intérêt, on ne fait pas du cinéma, tout au plus de l’illustration. Je ne fais pas de films en position d'expert, du haut d'un savoir préconçu. A la limite, moins j’en sais, mieux je m’en trouve. Pour tourner Le pays des sourds, je n’ai pas rencontré de spécialistes ni lu d’ouvrages savants sur la question. Mais j’ai appris le langage des signes. »

Nicolas Philibert in conversation with Jean-Michel Frodon5

 

« Le « sujet » n’importe qu’à peine, dans le documentaire pas plus que dans la fiction. « La Ville Louvre » n’était pas un film sur le Louvre, ni « La Moindre des choses » un film sur les aliénés, ni « Etre et avoir » un film sur l’école (mais il y a eu un malentendu qui a fait son succès inattendu). Comme tous les films de Nicolas Philibert, « Nénette » n’est pas un film « sur » ce qu’il montre. »

Jean-Michel Frodon6

 

“Some will find the camera intimidating, others will get quite giddy, geared up and excited. When we are filming we try not to be invasive, but we can’t pretend that it doesn't alter people’s reactions and behaviours. When I am filming people I try not to interfere with the normal patterns of things, but yes of course it can alter things. In some cases, when I’m directing things I propose, I suggest, I provoke, but I assume the responsibility for that. Documentary making is not only a point of view, a documentary maker makes choices but takes responsibility for them and looks at things with their own perspective. It's not reality, it’s an interpretation of what you’re seeing and filming, it’s a rereading of the world, and a rereading of events.”

Nicolas Philibert in conversation wit Tom Rowe7

 

“The story, for him, is not worth the upset – indeed it’s not really about the story at all. His films are as open-minded as you can imagine. Although Nénette can be viewed as an oblique essay on cinema itself, a mediation of voyeurism, Philibert doesn’t aspire to journalism in his film-making, nor to the condition of fiction. ‘Documentary is the recreation of an event that you create through the choices you make when filming and editing. Each time I finish a film, I invite friends and family, and one of my uncles says: ‘It's very nice but when will you make a real film?’’”

Nicolas Philibert in conversation with Catherine Shoard8

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UPDATED ON 24.05.2021