Elles portrays Algerian high school girls during the spring of 1966, where they talk about their present day worries and their hopes for the future.
« Le montage, très construit et très nerveux, a retenu peu de longues interventions; il agence minutieusement des fragments de paroles qui se répondent ou s’opposent. Les lycéennes (aucune n’est nommée) disent leur frustration de ne pas sortir, de ne pas être comprises de leurs parents et leur refus du mariage arrangé. Elles clament leur volonté de vivre. L’une rêve de métiers accessibles aux femmes seulement en URSS, l’autre plus modestement de donner à ses enfants ce qui lui a manqué. Quelques-unes théorisent davantage sur « les devoirs de la jeune fille algérienne » ou sur « la période transitoire qu’elles vivent, synthèse entre deux mondes qui s’affrontent »; l’une d’elles proclame que « seule une transformation radicale pourrait faire de la femme l’égale de l’homme en Algérie».
Comme un leitmotiv revient l’image du grillage qui enclôt le lycée Ourida Meddad : à l’intérieur, les jeunes filles rêvent d’envol ; à l’extérieur, les garçons, libres, regardent à travers le grillage. Les prises de parole des lycéennes alternent avec des images de foules dans les rues d’Alger, foules de femmes affairées en haïks blancs, foules d’hommes seuls à la terrasse des cafés. En voix off, une enseignante algérienne, grave et posée, déplore que dans cette société, jeunes gens et jeunes filles, hommes et femmes, souffrent de la non mixité. »
Monique Martineau1