In 1917 Burma, a British diplomat is set to marry his fiancée but after a last-minute panic, escapes to Singapore, sending her on what evolves into a chase across Asia.
EN
“Adopting the generic approach of the fleeing fiancé following the route of the grand tour, we decided not to begin script writing before taking the grand tour ourselves. We filmed this journey in 2020, creating an archive of images and sounds. After viewing this archive footage, we wrote the script. Contrary to what usually happens in films working with archive footage, the images we used belong in the present and not the past. The rest of the film, the narrative studio shoot, that took place in Lisbon and Rome, belongs in the past. The action takes place in 1918.
As in the American screwball comedies of the thirties and forties, the woman is the huntress and the man the prey. But both characters are separated in the space and time of the film. Switching between male and female perspectives is what turns the comedy into a melodrama.”
Miguel Gomes1
“This film began to take shape on the eve of my wedding. I was reading Somerset Maugham’s The Gentleman in the Parlour (1930), which is a collection of his travel writing through Southeast Asia. He tells a joke about men and women, men being cowards and women being stubborn when it comes to marriage. Maybe I was sensitive to this question for personal reasons as I was recently married. My name is Miguel Eduardo. I’m not Edward, I hope, but I’m a little bit like him. And Molly is not so different from Maureen [Fazendeiro, his wife and co-writer of Grand Tour which is dedicated to her].”
Miguel Gomes2
“Wedding contemporary documentary fragments with dazzling, painstakingly detailed sequences shot on a soundstage, the kaleidoscopic images toggle eras, cultures, and styles in a bifurcated, wildly ambitious travelogue. Situated between artifice and actuality, Grand Tour is a feat of visionary filmmaking whose sooty expressionism harkens back to the golden age of silent cinema. It’s a magnificent excursion that reminds us of cinema’s singular ability to interrogate and refine our positions in the world.”
Andréa Picard3
- 1Miguel Gomes, “Director’s Remarks,” Grand Tour Press Kit, May 2024.
- 2Dennis Lim, “Interview: Miguel Gomes on Grand Tour,” Film Comment, 31 May 2024.
- 3Andréa Picard, “Grand Tour,” Toronto International Film Festival (TIFF), September 2024.
FR
« Il y a plusieurs Grands Tours dans ce film. Celui, géographique, des images de l’Asie contemporaine, correspondant au parcours des personnages dans l’Asie imaginaire, reconstituée en studio. Il y a le Grand Tour affectif vécu différemment par Edward et Molly : tous deux sont en mouvement dans ce territoire sentimental qui n’est pas moins vaste que celui qu’ils traversent physiquement. Et surtout, il y a le Grand Tour qui unit ce qui est séparé - les pays, les sexes, les époques, le réel et l’imaginaire, le monde et le cinéma. C’est surtout à ce dernier Grand Tour que je veux inviter le spectateur du film. Et c’est à cela que sert le cinéma, je crois. »
Miguel Gomes1
« Nous réinventons le monde chaque jour ensemble. En 30 décors : forêts de bambou en Chine, jungles thaïlandaises, temple enneigé au Japon, Palais de Bangkok, port birman, demeure seigneuriale au Vietnam, bateau sur le fleuve Yangtze... Sans un seul trucage numérique. Une énergie incroyable sur la plateau. Capturer le spectacle du monde et réinventer le monde de zéro en studio. Passer d’une chose à l’autre. Nous avons parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour filmer mais le véritable Grand Tour de ce film, c’est celui qui relie ce qui est séparé. »
Miguel Gomes2
Elodie Tamayo: Grand Tour échappe à ce que l’on vient de décrire, puisque Gomes travaille précisément la question de l’anachronisme. À la difference des autres, il n’est jamais dans cette idée que l’on peut ranger et normer tous les temps dans ces cases linéaires, ou trouver une forme d’homogénéité du temps. Il y est aussi question d’une historie amoureuse, mais qui reste inaboutie – asynchrone.
Charlotte Garson: Gomes décale l’asynchronie des amours typique du mélodrame sur la forme du film, ce qui, pour moi, a pour conséquence que l’émotion ne passe plus dans le récit, mais dans la construction formelle.
Retour de Cannes: Table ronde de Cahiers du cinéma3
« Les équipes de Gomes rejouent les vues des premiers opérateurs : des panoramas Lumière aux archives de la planète d’Albert Kahn. […] La recréation en studio alterne avec la captation du réel. Les images en 16 et en 35 mm, tantôt en noir et blanc, tantôt en couleur, semblent se souvenir de Murnau, Sternberg, Mizoguchi, Fellini, Ruiz ou Weerasethakul. »
Elodie Tamayo4
- 1Miguel Gomes, “Notes du réalisateur,” Dossier de presse, mai 2024.
- 2Miguel Gomes, “Grand Tour: Récit de voyage,” Cahiers du cinéma, no. 805 (janvier 2024).
- 3Cahiers du cinéma, “Retour de Cannes: Emphase d’un cinéma déphasé – Table ronde,” Cahiers du cinéma, no. 810 (juin 2024), 44.
- 4Elodie Tamayo, “Grand Tour de Miguel Gomes,” Cahiers du cinéma, 24 mai 2024.
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Photo: © 2024 - Uma Pedra No Sapato - Vivo film - Shellac Sud - Cinéma Defacto