Kelly Reichardt et Certaines femmes
Chez Reichardt, les actrices, jamais statiques, électrisent les cadres comme les trains électrifient le paysage. C’est une cinéaste qui raconte les trajets comme inévitables. Qui happent les personnages. À travers le trajet physique et anxieux, pas seulement mais singulièrement de femmes, elle élabore sa prose, fouettée par l’air, son « lieu descriptif », où la durée et le mouvement sont favorables à la remontée de trésors expressifs sur la peau, dans la démarche et le regard des actrices.