An unhappily married couple attempts to find direction and insight while vacationing in Naples.
EN
“Rossellini, the grand old man of Italian neo-realism, is the only film-maker of 1945 to hold true to its tenets throughout his creative life. Here, he redirects that ethic away from the grand social concerns and contemporary history of his postwar neo-realist trilogy – films shot, to adapt Irène Némirovsky's phrase, on the still-moving molten lava of great and terrible events – and into the private sphere of intimacy and personal relationships. Barely scripted (much to Sanders's annoyance), the movie was shot in a half-planned, half-improvisatory manner, and Rossellini infuriated everyone, Bergman included, by refusing to shoot for days on end when inspiration was absent.
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It flopped at the box office, but critics at Cahiers du Cinéma – the likes of Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, François Truffaut and Claude Chabrol – all saw it as the moment when poetic cinema grew up and became indisputably modern. Journey To Italy is thus one wellspring of the French New Wave. A film convulsed by themes of sterility, petrification, pregnancy and eternity, it finds its echo in such death-haunted Nouvelle Vague masterpieces as Chabrol's Le Boucher and Truffaut's La Chambre Verte.”
John Patterson1
- 1John Patterson, “Journey To Italy: the Italian film that kickstarted the French New Wave”, The Guardian, 6 Mei 2013.
FR
“Ici, nouveauté partout. Forme, fond, jeu, photo, musique. Voyage en Italie est le premier film à prendre pour sujet un sentiment et ses variations. D'où la construction toute musicale de l'œuvre ordonnée autour des thèmes de la vie et de la mort… Voyage en Italie est le film d'un état d'âme, d'une difficulté d'être (à deux) qui deviennent finalement, par force des choses, la dignité d'être, purement et simplement. (…) La photo admirable d'Enzo Serafin, la musique de Renzo Rossellini participent de cette nouveauté, de cette audace. Voyage en Italie peut sembler moins insolite que La Strada. Je le crois plus original et plus audacieux, la sentimentalité et la littérature n'y ayant aucune part. Comme les Fioretti, comme Europe 51, comme Jeanne au bûcher, Voyage en Italie ne ressemble à rien de ce qui se fait dans le cinéma. L'œuvre de Rossellini est « en dehors », « en marge », chacun des films qui la composent est un effort total pour libérer l'écran de servitudes révolues.”
François Truffaut1
“1. - Si je tiens Rossellini pour le cinéaste le plus moderne, ce n’est pas sans raisons ; ce n’est pas non plus par raison. Il me semble impossible de voir Voyage en Italie sans éprouver de plein fouet l’évidence que ce film ouvre une brèche, et que le cinéma tout entier y doit passer sous peine de mort. (Oui, qu’il n’y a désormais d’autre chance de salut pour notre misérable cinéma français qu’une bonne transfusion de ce jeune sang).
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2. - Moderne, affirmais-je ; c’est ainsi que dès les premières minutes de projection de Voyage en Italie, un nom qui, semble-t-il, n’avait rien à faire ici, ne cessa de me tracasser l’esprit : Matisse. Chaque image, chaque mouvement confirmait en moi la secrète parenté du peintre et du cinéaste.”
Jacques Rivette2