Michel Khleifi

Rebecca Jane Arthur, 2018
ARTICLE
25.04.2018
EN

When your voice appears on top of the images telling the viewer an anecdote that inspired the title of the film: how when in New York you listen to Palestinian hip-hop and when in Palestine you listen to the blues, you reveal your road trip’s soundtrack. By sharing this snippet of information, you set a tone for the film and the journey. It’s personal. With this letter, I’ve decided to lose the third person, avoid the banal (re)writing of a press release and allow this bid to speak nearby your work to be personal too.

Edward W. Said, 1986
ARTICLE
17.03.2021
FR EN

It is Khleifi’s achievement to have embodied certain aspects of Palestinian women’s lives in film. He is careful to let the strengths of Farah and Sahar emerge slowly, even if at a pace that risks losing the film the larger audience it deserves. He deliberately disappoints the expectations engendered in us by the commercial film (plot, suspense, drama), in favor of a representational idiom more innovative and – because of its congruence with its anomalous and eccentric material – more authentic.

Edward W. Said, 1986
ARTICLE
17.03.2021
FR EN

Khleifi a réussi à incorporer au cinéma certains aspects de la vie des femmes palestiniennes. Il prend soin de laisser les forces de Farah et Sahar émerger lentement, même si c’est à un rythme qui risque de perdre le grand public qu’il mérite. Il déçoit délibérément les attentes suscitées en nous par le film commercial (intrigue, suspense, drame), en faveur d’un langage de représentation plus innovant et, du fait de sa congruence avec son matériel irrégulier et excentrique, plus authentique.

Catherine Arnaud, Mouloud Mimoun, 1981
CONVERSATION
17.03.2021
FR EN

“[Fertile Memory] is the result of several years of work. I made several reports in the occupied territories, but I also have to say that the film was beyond me. The Palestinian question is basically an issue of oppression: an oppression that dominates the world. I said to myself that I would be able to give the Palestinian question a new dimension by talking about the most oppressed. I thought that women would help bring out all the contradictions.”

Catherine Arnaud, Mouloud Mimoun, 1981
CONVERSATION
17.03.2021
FR EN

[C]’est le résultat de plusieurs années de travail, j’ai fait plusieurs reportages dans les territoires occupés, mais je dois dire aussi que le film m’a dépassé. Au fond, c’est quoi le problème palestinien, c’est le problème de l’oppression : une oppression qui domine le monde. Je me suis dit que c’était en parlant des plus opprimés que je parviendrai à donner une dimension au problème palestinien. J’ai pensé que la femme permettrait de faire ressortir toutes les contradictions.

A Budding Filmmaker Generates a Past With a Future

Mouloud Mimoun, 1981
ARTICLE
17.03.2021
FR EN

The source that irrigates Fertile Memory springs from two poles that constitute the foundations and permanence of the Palestinian soul: usurped land and women. Few films show daily life in the physical and temporal reality (32 years for Mrs Farah Hatoum) of the Israeli occupation. And if these films exist, their lack of credibility is such that at best, we make do with imagining the thoughts behind the gestures and gazes – the deepest dimension of which only the prism of culture will render.

Un cinéaste en germe génère un passé chargé d’avenir

Mouloud Mimoun, 1981
ARTICLE
17.03.2021
FR EN

La mémoire fertile jaillit de deux pôles qui constituent les fondements et la pérennité de l’âme palestinienne : la terre usurpée et la femme. Rares sont les films qui donnent à voir le quotidien vécu dans la réalité physique et temporelle (32 ans pour Mme Farah Hatoum) de l’occupation israélienne. Ou, lorsque ces films sont, leur non-crédibilité est telle qu’on se contente dans le meilleur des cas, de deviner les pensées qui habitent gestes et regards et que seul, le prisme de la culture, nous restitue dans leur dimension profonde.

Jacqueline Aubenas, Michel Khleifi, Serge Meurant, Johan van der Keuken, 1982
CONVERSATION
17.03.2021
FR EN

“Yes, from a filmmaker’s point of view, we wanted to look for images other than those brought back by television crews every time there’s a political event in the occupied territories (manifestations, strikes, riots, etc.). We actually believe that these images make us forget the essence: the sense of the struggle of these people. The informative television images are images of ‘effects’, and we are looking for images of ‘causes’.”

Jacqueline Aubenas, Michel Khleifi, Serge Meurant, Johan van der Keuken, 1982
CONVERSATION
17.03.2021
FR EN

« Oui, notre point de vue de cinéastes était de rechercher des images autres que celles ramenées par les équipes de télévision à chaque événement politique dans les territoires occupés (manifestations, grèves, émeutes, etc.). Nous croyons, en effet, que ces images finissent par faire oublier l’essentiel : le sens de la lutte de ces gens. Les images d’information télévisées sont des images d’« effets », nous recherchions des images de  « causes ». »

Michel Khleifi, 1997
ARTICLE
17.03.2021
FR EN

I would like to define the intricate relationship between my cinematographic language and the prevalent political language. The prevalent political language aims at determining a harmony of concrete interests. It is a uniform language that emphasizes the difference between what is similar and what is different within a very precise geographical and economical area. On the other hand, my cultural action, and not cultural language, aims at liberating spaces where everyone can be moved, can rediscover the real nature of things, marvel at the world, think about it and immerse oneself in the world of childhood. Finally, politics excludes the imaginary, unless it can be used for ideological or partisan ends. But my films’ cultural world is made up of both reality and the imagination, both of which are vital to the creation of my films. It is like a child’s quest for identity: he or she needs these two levels – reality and dream – to approach life in a balanced and non-schizophrenic way.

Michel Khleifi, 1997
ARTICLE
17.03.2021
FR EN

[J]e voudrais définir la relation complexe qui existe entre mon langage cinématographique et le langage politique dominant. Le langage politique dominant vise à déterminer une harmonie d’intérêts concrets. C’est un langage uniforme qui souligne la différence entre ce qui est similaire et ce qui est différent dans une zone géographique et économique très précise. D’autre part, mon action culturelle, et non le langage culturel, vise à libérer des espaces où chacun peut être ému, peut redécouvrir la nature des choses, s’émerveiller du monde, y penser et s’immerger dans le monde de l’enfance. Enfin, la politique exclut l’imaginaire, à moins qu’il ne puisse être utilisé à des fins idéologiques ou partisanes. Mais le monde culturel est constitué à la fois de réalité et d’imagination, deux éléments essentiels à la création de mes films. C’est comme une quête d’identité pour un enfant : il a besoin de ces deux niveaux – réalité et rêve – pour aborder la vie d’une manière équilibrée et non schizophrénique.