A filmed adaptation of Rose Leiman Goldemberg’s play, based on Sylvia Plath’s intense correspondence with her mother Aurelia, from the time the poet was in university until her suicide. Keeping the original theatrical mise-en-scene, the film features Delphine Seyrig and her niece Coralie Seyrig reciting the letters directly to the audience.
FR
“Akerman aime ce qu'on appelle la littérature mineure, celle non tutélaire qui nous irrigue et nous nourrit de manière rhétorique et par capillarité. Lire Sylvia Plath et s'embarquer dans ses poèmes c'est remonter le temps à la recherche de l'essentiel: ce qui fait qu'on est encore du monde. Est-il nécessaire de continuer à vivre parce qu'une femme vous a donné naissance?
Le thème de la mère et la fille scande la filmographie de Akerman. Le dernier Demain on déménage en passant par Letters home sans oublier Jeanne Dielman, qui pourrait être la mère d'Anna, Chantal Akerman qui n'est pas pour rien une lectrice infatigable de Marcel Proust, tente de capter simultanément ce qui fait du mal et ce qui fait du bien entre une mère et une fille et comment l'absence creuse un désir de reconnaissance réciproque qui s'exacerbe du côté de la fille quand elle se retrouve côte à côte, toutes proches l'une de l'autre. [...]
Dans Letters home, sorte de diptyque transfert de sa propre histoire sur celle de Sylvia Plath, les lettres, comme le sang invisible qui circule quand l'organisme est encore vivant. Tourné en vidéo, ce film est ce qu'on appelle dans notre mauvais jargon une « captation », mot vilain pour dire qu'il n'est pas un film mais, la transmission en différé d'un spectacle, très beau au demeurant, d'un spectacle de théâtre mis en scène par Françoise Merle.”
Laure Adler1
- 1Laure Adler, "Letters home par Laure Adler", dans Chantal Akerman: Autoportrait en cinéaste (Paris: Éditions du Centre Georges Pompidou/Éditions Cahiers du cinéma, 2004), 197.