Sur les films de Chantal Akerman
J’arrive à percevoir l’écran comme un mur (ce qu’il est) envers lequel je dois moi-même prendre position, me situer. Je suis réduit à moi-même et à mon propre temps. J’ai à déterminer moi-même ma prise de vue, mon attitude de vision, mon emploi du temps. Je puis à la rigueur m’armer de patience et me mettre à attendre le plan suivant (comme « on attend l’autobus »). Mais cela n’est pas une attitude de plaisir. Je fais mieux d’employer ce temps pour regarder au lieu de voir – et je puis regarder de sorte à oublier que j’attends quelque chose (par ex. un autobus).