Hossein Sabzian
J’ai laissé mon amour du cinéma détruire ma vie.
Pourtant, je ne me lasse jamais de voir un bon film.
Peu importe qui l’a fait.
L’important c’est de le voir.
Le cinéma m’a coûté mon boulot.
Il m’a volé ma vie, mon identité sociale.
Mais même maintenant, un seul bon film et j’en reviens au cinéma, avec avidité.
Si j’avais de l’argent, j’achèterais, comme Peter Falk, des cerfs-volants pour ne pas devoir grandir.
Le cinéma.
Chaque fois que je vois un film, je m’y dissous... à tel point que je touche le fond.
Je m’estompe et peut-être... je m’y perds.
Et ça a joué un rôle essentiel dans ma vie.
Le cinéma est important pour moi. C’est comme un prisme.
Un bon film... ça fait partie de ma vie.
Chaque fois que je vois un bon film, je me sens renaître.
C’est comme si je l’avais fait moi-même, comme si c’était ma création.
Je m’identifie au réalisateur.
Je m’identifie aux comédiens.
Je suis au diapason et en harmonie avec l’ambiance du film.
C’est comme si c’était mon histoire.
C’est ainsi que les films me transportent.
C’est pourquoi ils sont devenus mon obsession.
Si je ne devais pas vivre en société, je chercherais un coin dans les montagnes pour y vivre seul.
Si je ne devais pas continuer à vivre, et si j’étais assez courageux, j’aurais aimé être pendu des rayons du cinéma.
Si j’avais le courage de protester... j’emploierais le cinéma comme un instrument de lutte contre toute injustice.
Paroles de Hossein Sabzian dans Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996).
Sous-titres anglais du film traduits par Nefertari Vanden Bulcke
Images (1), (2), (3), (4) et (5) de Close-Up Long Shot (Mamhoud Chokrollahi & Moslem Mansouri, 1996)