Une nuit à l’opéra

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Une nuit à l’opéra

Digging once again into the deep archives of 20th century audiovisual history, Sergei Loznitsa crafts this elegant, ironic mini-portrait of the galas of Paris's Palais Garnier in the 1950s and 60s. With his typically masterful use of montage, and a minutely reconstructed soundtrack, Loznitsa revisits a socio-political microcosm that features adoring crowds and glimpses of Bardot, Cocteau, and Queen Elizabeth II amid the pomp and ceremony of Parisian high society.

EN

“After the colorist splendor of last year’s State Funeral, Loznitsa applies his archival legerdemain to glistening black-and-white footage of actors, aristocrats, heads of state, and foreign royalty arriving at Paris’s Palais Garnier in the 1950s and ’60s, cleverly conflating many “nights at the opera” into one, so that Maria Callas seems to be both in the audience and onstage.”

James Quandt1

 

“Today, it’s hard to imagine that crowd control would be needed for an opera performance, but in Paris of the 1950s and 1960s, it could cause quite a stir. In this era, the Opéra de Paris organized gala evenings that attracted the crème de la crème of the French and international elite.

Sergei Loznitsa, IDFA’s guest of honor in 2016, has composed a masterfully edited ultimate gala evening from the vast collection of archive footage. It’s a film about class, social standing, and ritual. Gentlemen and ladies with fur stoles climb the steps of the Palais Garnier accompanied by a fanfare. Everywhere is the sparkle of jewels. Charles de Gaulle and Brigitte Bardot arrive. Then come the royals, including Grace Kelly, Queen Elizabeth, and Queen Juliana. After the ritual reception with girls bearing bouquets, they take their seats in the royal box.

The apotheosis of this dream opera evening is a performance by Maria Callas, with an unparalleled rendition of “Una voce poco fa” from Rossini’s opera The Barber of Seville. The crowds of people standing outside are treated to fireworks.”

IDFA2

FR

« Tous ces beautiful people, dans le montage orchestré par Loznitsa, se pressent pour applaudir Maria Callas. Le ton de ce collage est allègre, vif, à la fois tendre et sarcastique, montrant tout autant la solennité et la beauté de ces soirées, la passion sincère de la foule pour les célébrités dans leurs tenues de gala, mais aussi le dérisoire et la naïveté des rituels – petits rats offrant des bouquets de fleurs aux reines, princesses et premières dames, sourires parfois forcés des vedettes face à la presse et aux photographes, torses bombés quand retentit La Marseillaise. Mais le temps suspend son vol quand la lumière s’éteint et que la Callas entonne « l’air de Rosine », du Barbier de Séville. Alors, l’art prend le pouvoir, et tous les spectateurs, célèbres ou non, sont plongés dans le noir, à égalité. 

Réflexion sur la place de l’Opéra dans la société française, Une nuit à l’Opéra a beau se présenter sous des auspices ironiques, allant jusqu’à emprunter son titre à un succès comique des Marx Brothers, il s’achève ainsi sur une célébration très sincère de la puissance de l’art. « C’est le message le plus important du film, explique Sergei Loznitsa. Le pouvoir et la gloire de l’art sont plus grands que l’aura de n’importe quel politicien. (…) Si l’Opéra est le temple des arts, alors l’artiste est dieu en son temple. » Une nuit à l’Opéra peut aussi s’apprécier comme une célébration du spectacle vivant, de la représentation, mettant en scène la connexion intime et magique qui peut s’établir entre le public et l’artiste. »

CNC1

 

« Sergei Loznitsa précise : “le message le plus important du film est que le pouvoir et la gloire de l’Art sont plus grands que l’aura de n’importe quel politicien ou royauté. Lorsque Maria Callas apparaît sur la scène (…), toutes les vedettes du monde politique, les monarques et dictateurs réunis dans le public tombent dans l’oubli, complètement éclipsés par son talent et son charisme”. »2

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UPDATED ON 11.12.2024