A psychoanalyst in NYC exchanges apartments with a woman in Paris. When his patients show up, they talk to her and then pay. He returns early to NYC and becomes a patient.
NL
“Voor Chantal was alles mogelijk. Ze wilde zich niet beperken tot een bepaald genre. Ze heeft nooit een elitaire en confidentiële cinema willen maken. Toen ze Un divan à New York maakte, hoopte ze een commerciële film te maken en dat iedereen ernaar zou gaan kijken. In feite wilde ze altijd al dat iedereen naar haar films zou gaan kijken. Toen ik Un divan begon te monteren, was Chantal nog aan het filmen. Ik was verbaasd dat er zoveel takes per shot waren. Ik was dat niet gewend van Chantal, meestal begon ze aan een andere scène als ze voelde dat een take goed was geweest. Toen ze thuiskwam, vertelde ze het me. Ze vertelde me dat er financieel zoveel op het spel stond met de film dat ze werd gevraagd om veel takes te maken “om zichzelf in te dekken”. Maar ze zei: “Het is geen indekking meer, het is een stapel dekbedden! En ik stik onder deze dekbedden!””
Claire Atherton1
FR
« New York a énormement changé. Ça tout le monde le sait, le dit et c'est vrai. Quand je l'ai connue en 71, c'était une ville presque délabrée. C'était sa beauté. C'est ce délabrement que j'ai tant aimé. Et ces lignes. La ville était en faillite. Dangereuse, tout le monde le disait. Mais je n'avais pas peur. Au contraire. J'étais exaltée. Le deuxième jour de mon arrivée, nous avons marché sur le pont de Brooklyn. C'était la tombée de la nuit. le pont s'est retrouvé dans Un Divan à New York. Mon expérience la plus désastreuse. Je croyais bien que j'allais m'arrêter là. Et puis ça m'a repris et il y a eu Sud. Cette route dans le Sud. Toujours à cause de la cuisine. Et du silence. De Faulkner et de Baldwin qui écrit dans Harlem Quarter que j'ai tant aimé,
qu'Ils sont partis à
leurs risques et périls, ils ne savaient pas ce qu'ils
faisaient. (...)
Le silence est total.
Le silence du Sud.
Un silence lourd, tendu.
Un silence de plomb.
Un silence qui devrait être paisible mais ne l'est pas.
On guette le cri qui va briser ce silence.
On redoute le jour qui vient.
Combien de phrases de ce livre m'étaient familières. Je les avais déjà entendues chez moi à la maison à Bruxelles, prononcées par mon père ou ma mère dont l'histoire à bien des égards différait de celle de Baldwin et de ses protagonistes. Et pourtant ces phrases qui m'obsédaient depuis toujours leurs étaient communes, toutes ces phrases liées à la peur, ces maigres phrases échappées et bien sûr plus marquantes qu'un flot de paroles ou plutôt ces maigres phrases se glissant parfois malgré elles au milieu de logorrhées racontant le bonheur d'une journée. [...] Je comprends les gens qui disent que c'est leur dernier film. Puis quelques années plus tard, ils en font un autre. On leur dit... vous aviez dit que.. Oui, je l'avais dit. Moi, je n'ai rien dit. Mais je l'ai pensé très fort après Un Divan, ça avait été trop dur... Ce n'était pas pour ça que avais voulu faire du cinéma après avoir vu Pierrot Le Fou. Là, j'étais carrément entrée dans le monde. Le monde des adultes qui se prennent pour des adultes. Javais quitté le mineur dont parle Deleuze. Et j'étais tombée dans le bruit. Oui, avec Le Divan, j'avais arrêté de ressasser ce rien dont parle ma mère quand elle dit, il n'y a rien à ajouter. »
Chantal Akerman1
- 1Chantal Akerman, Chantal Akerman: Autoportrait en cinéaste. (Paris: Éditions du Centre Georges Pompidou/Éditions Cahiers du cinéma, 2004), 116-123.