Thierry Nouel

Thierry Nouel is a French critic and filmmaker. He studied cinema at IDHEC and INSAS, followed by philosophy. He has directed numerous videos and documentaries, including Montevidéo (1975), Johan van der Keuken (2000), and Journal d’un vidéaste (1997–2015), and worked as chief editor at France 3. Nouel is a noted scholar of Johan van der Keuken’s work, publishing extensively in journals such as Hors-Champ and Images documentaires, contributing to the book Johan van der Keuken. Documenter une présence au monde (Antony Fiant, Gilles Mouëllic, Caroline Zéau, eds.), and co-editing the 2016 issue of La Revue Documentaire titled Filmer seul·e. He has taught documentary cinema at La Fémis and remains active in documentary workshops and training programs.

Thierry Nouel, 2020
ARTICLE
26.02.2025
FR

Cette œuvre interroge notre regard sur les mondes (du lointain à l’intime), s’aventure très librement dans le territoire de la fiction, questionne nos hiérarchies esthétiques. Cela réclame du spectateur (et du critique) vision attentive, attention rythmique et mémoire vive. Sa démarche étonne, interroge, trouble, fait bouger nos certitudes, et donc incite conjointement à ressentir et à penser. Mon abécédaire se propose une circulation dans l’œuvre de cet « entrepreneur » de langage neuf, par un double jeu d’associations : quel terme « keukenien » peut correspondre à chaque lettre ? Et quel autre terme s’y adjoint ?

Thierry Nouel, 2002
ARTICLE
19.02.2025
FR

Isoler un élément chez Keuken, ici la musique, pose toujours difficulté, tant l’œuvre est dialectique et sérielle, faite d’éléments qui s’imbriquent ou s’opposent. Mais commençons par distinguer la musique entendue dans les films de la « musicalité » des films. La musique ne vient pas seulement des morceaux joués, mais est toujours là, comme un bain qui imprègne tout, une pulsation permanente qui plane chez ce cinéaste qui a le souci constant de la rythmique : temps fort/temps faible, tension/détente, plein/vide, et finalement harmonie générale, tout concourt à donner l’impression d’accéder à la structure vibrante des choses, de pouvoir embrasser les grands courants mélodiques qui nous entourent. On sort de la salle avec la sensation d’avoir été « en entente » avec le monde ou d’avoir plongé ou cœur de sa cacophonie.