Mijn zusje Joke is a personal portrait of Johan van der Keuken's sister, Joke, who passed away from cancer on August 8, 1997. Eight days before her death, the filmmaker and his wife, Noshka, had an intimate conversation with her, which he recorded using a digital video camera. A second, shorter conversation followed two days before her passing. The film presents these philosophical discussions about the meaning of life, vitality, and the sharing of experiences and insights, as well as conversations about their relationship – both in their childhood family and in the present. Around these moments, Van der Keuken also filmed elements of Joke's personal environment: her home, garden, daughters, and paintings.
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« Derniers mots. Ma sœur Joke [...] aborde avec infiniment d’amour et de tact ces interrogations. Les deux conversations filmées avec la sœur aînée du cinéaste, huit jours avant la mort de celle-ci d’un cancer, parlent du sens de la vie, de la métaphysique ou de son absence, de la vitalité, de la transmission des expériences et des consciences. Elles nous touchent par le sentiment de plénitude et de paix qui en émanent. »
Serge Meurant1
« Last Words - My Sister Joke n’est pas un film sur la résignation mais sur l’acceptation. Son point d’appui n’est pas la faiblesse mais la grande force de Joke : sa compréhension face à l’approche de sa mort confère à sa vie une dimension nouvelle. Sa lucidité appréhende son existence non plus par fragment, mais comme une totalité pourvue d’une logique, et paraît saisir les choix, les erreurs, les angoisses, les bonheurs de celui-ci, tout autant que sa place dans la famille, son milieu social, sa relation aux autres, son métier. « Cela me fait plaisir de parler de tout ça, aveu-t-elle, qui étonne non parce qu’elle y parle de « plaisir », mais parce que la maladie représente, dans son cas, le détonateur de l’expression, au-delà de tout tabou, de toute censure personnelle.
Joke n’a, de surcroît, pas peur d’évoquer les tourments du corps, les étapes du cancer, les analgésiques, la douleur. Là réside le grand courage d’un film qui ne s’effraye pas de son sujet, qui l’affronte, au contraire, dans les yeux mais s’agit-il encore d’un film comme un autre ?
Dans la deuxième partie, une semaine après le premier entretien, Joke est à l’hôpital. On ne la retrouve pas assise comme au début, mais couchée, mal en point. JVDK s’est rapproché, n’hésite pas subitement à aller au plus près quand la voix se fait plus basse. La caméra fait beaucoup plus qu’enregistrer et écouter, elle accompagne, aide à amoindrir la crainte d’un autre dans la mort, la solitude d’un être aimé et, pour cette raison, elle est d’autant plus redouté. Elle exorcise et chasse la peur, mais se fait aussi intermédiaire, prétexte à être ensemble jusqu’au bout.
À la fin du film, JVDK dispose la photographie en couleur de Joke décédée, endormie comme une enfant ; photographie qui s’apparente à une image d’enfance où elle semble renouer avec le doux sourire de l’adolescence. »
Nathalie Mary2