The remarkable transformation of the Western brass band in various non-Western cultures is highlighted in this film. Marching music, introduced during colonial times, takes on a completely different character within the indigenous musical tradition. Various band members are introduced, offering a glimpse into their daily lives. A significant aspect of this is the experience of religious rites at weddings and funerals, where music plays a major role.
NL
“De reis van God naar goden, van christendom naar polytheïsme, natuurgodsdienst naar een magisch levensgevoel, daar gaat het in deze film zo’n beetje om. De reis heen en weer, door gebieden van culturele versmelting, afbakening en vernieuwing, over een steeds doller draaiende wereld waarboven de mens zich als een grote waardige muzikale vogel verheft. Met een rauwe schreeuw.”
Johan van der Keuken1
“Mensen ervaren geen tempowisselingen meer. Een tijdsgevoel ontstaat door traagheid tegenover snelheid te plaatsen. Iedere stemming, ieder karakter heeft zijn eigen tempo; sommigen zijn traag, anderen snel. De wereld wordt aan je blik onttrokken wanneer alles in dezelfde tijdsverhouding staat. Het ritme moet teruggebracht worden om de ervaring van het leven te voelen. Zo wordt Bewogen koper een verzet tegen het opgedrongen ritme in de wereld.”
Johan van der Keuken2
- 1Johan van der Keuken, “Bewogen koper,” in Bewogen beelden. Films foto’s teksten uit de wereld van een kleine zelfstandige (Breda: Uitgeverij De Geus, 2001), 195. Oorspronkelijk gepubliceerd in Skrien, nr. 188, februari/maart 1993.
- 2Nederlandse Filmdagen. Camera Seminar, niet gedateerd, Amsterdam: Johan van der Keuken archief, Eye Study.
FR
« La musique jouée circule partout, sans être contenue nulle part, se refusant à être « couchée » sur une bande-son, confinée comme « musique de film ». Elle intervient librement, avant ou après l'image, se place devant ou derrière l'écran. Elle peut devenir discrète ou proférer un commentaire, être jouée en direct ou seulement entendue, être brouillée, déplacée, recouverte, discrète ou magnifiée.
Keuken ne situe jamais cinéma et musique comme deux champs séparés. La musique n’est pas conçue comme un flux externe. Elle est en lui et insuffle son cinéma, la musique est dans le cinéma, et le cinéma fabrique une musique. La musique est pour Keuken immense, sans limite. Il la définit comme « une force irréductible ».
Le chef d’orchestre népalais de Cuivres débridés dit :
Pour moi, la musique est comme un océan. […] Si on prend un peu d’eau à l’océan, il ne le remarque même pas. Et si on y verse un peu d’eau, ça ne change rien pour lui non plus.
Au fond, elle n’est pas filmable, au sens de clôturable dans un cadre, un plan ou même une séquence. Elle déborde toujours ou n’est saisissable qu’en fragment. Dans Amsterdam Global village, placé au milieu des violons, le cinéaste se fond dans l’orchestre du Concertgebouw, pour laisser flotter sa caméra sur les vagues de La Mer, réagir aux moindres vibrations de Debussy. Il est dedans/dehors, il est la musique et le musicien, il vit et résonne simultanément.
La musique peut être filmée de/en dehors (par exemple, dans l’improvisation finale du chanteur indien de L’œil au-dessus du puits, vue à travers une fenêtre) ou complètement de l’intérieur (comme dans la longue scène de transe vaudou de Cuivres débridés). Jusqu’au brouillage de toute frontière, dans le même film, où un instrument (le bombardon) devient lui-même un œil, un regard qui brame, une bouche énorme qui avale le paysage en soupirant.
Alternativement, on reçoit la musique comme élément extérieur (musique entendue, composante du réel) ou elle nous est proposée comme outil de structuration intérieure (modes de penser, d’articuler, de sentir). Les films autour de la musique (de Big Ben à On Animal locomotion) regorgent d’audaces qui s’appuient et empruntent à toutes les déstructurations sonores (du free-jazz à la techno en passant par le rock, le sériel et le contemporain) pour secouer le regard sur le son, pour changer notre œil en retravaillant nos oreilles. »
Thierry Nouel1
- 1Thierry Nouel, « ‘Partout où on joue, ils doivent danser’: (Keuken/films/la musique), » in Musiques et images au cinéma, eds. Marie-Noëlle Masson et Gilles Mouëllic. (Rennes: Presses Universitaires de Rennes, 2003), 237–248.